Le typographe

Les scolytes (parfois appelés bostryches) font partie intégrante de chaque écosystème forestier. Parmi la bonne centaine d'espèces présentes en Suisse, le typographe (Ips typographus) est la plus importante sur le plan économique. Il tend à pulluler si les conditions sont favorables, ce qui peut provoquer une mortalité des arbres à grande échelle.

Cet insecte brun foncé d'environ 5 mm de long colonise presque exclusivement les épicéas. Les mâles partent en pionnier à la recherche de tels arbres. Ils sont attirés par des substances odorantes émanant des tissus corticaux de ces arbres et par les substances sécrétées par leurs congénères (phéromones).

Après avoir foré un couloir d'entrée, les mâles, partis en pionniers, aménagent une chambre nuptial, où se déroulera l'accouplement. Les femelles creusent ensuite des galeries maternelles le long du tronc et y pondent leurs oeufs. Ces galeries et celles creusées plus tard par les larves pour se nourrir forment le réseau typique de cette espèce.

En quelques semaines, les larves se transforment en nymphes puis en jeunes adultes. Ceux-ci poursuivent leur maturation en forant sous l'écorce pour se nourrir, puis essaiment et cherchent de nouveaux sites de ponte.

Stratégies de colonisation

Le typographe poursuit essentiellement deux stratégies de colonisation, selon la densité de sa population et la vitalité des arbres hôtes.

Un épicéa sain possède un système de défense bien développé et est capable de repousser des scolytes en petit nombre grâce à des écoulements de résine. Lorsque les populations de scolytes sont peu denses, les coléoptères sont donc tributaires d'arbres morts depuis peu ou très affaiblis. La qualité nutritive de ces arbres est toutefois relativement faible et le couvain du typographe est en concurrence avec celui d'autres espèces d'insectes. Il en résulte un faible taux de reproduction.

Dans cette phase, les épicéas brisés ou déracinés par des tempêtes, des avalanches ou le poids de la neige, ou affaiblis par des facteurs abiotiques (tempête, sécheresse) ou biotiques (maladies, autres insectes, activités humaines) servent de matériel de ponte.

Après des perturbations telles que les tempêtes ou la sécheresse, les insectes peuvent pulluler dans les chablis récents à terre ou dans les arbres sur pied afffaiblis. Des attaques massives et simultanées permettent aux typgraphes de surmonter les défenses des arbres, même s'ils sont sains, et de coloniser ceux-ci avec succès. Dans ce cas, les ressources alimentaires de bonne qualité sont abondantes et la concurrence d'autres organismes est faible. Le forage intensif des larves et des jeunes coléoptères sous l'écorce interrompt le flux de sève dans le phloème (faisceau conducteur d'assimilats). De plus, les coléoptères sont associés à des champignons qui obstruent le xylème (vaisseaux conducteurs d'eau). Les arbres infestés meurent ainsi rapidement. Les épicéas vivants âgés de 70 à 150 ans sont les principales victimes pendant cette phase.

Régulation

La densité des populations de typographe est régulée par divers facteurs naturels limitants. Les plus importantes sont les conditions météorologiques, la disponibilité en matériel de ponte, la résistance des arbres hôtes (disposition) et les ennemis naturels tels que les insectes prédateurs et parasites ou les pics. En outre, les mesures de contrôle conduisent également à une réduction des pullulations.

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